A propos de
Pascal Bouchet-Spiegel
Sa force est de n’avoir jamais rencontré aucun progrès, académie, tendance ou pression critique, ce qui -outre cette force- en formule sa liberté. L’on peut également rencontrer cette expression dans des domaines aussi variés que la musique, la littérature, la poésie, la photographie ou le cinéma, ce qui en confirme son universalité.
Extrait de : Le Dictionnaire non visuel des arts contemporains, 2017 Ed. Les Lettres du temps, sous la direction de Jean-Luc Favre, en collaboration avec Pascal Bouchet Spiegel.
Qualifié de bizarrerie au XIXème siècle, l’activité du collagiste traverse l’histoire des arts sans prendre une ride. Il y a comme une universalité du phénomène. Il fait son apparition avec H. C. Andersen plus connu pour ses contes. Cependant, certaines de ses réalisations vers 1860, préfigurent les idiomes de la modernité, et anticipent étonnament Schwitters et Dada. De ces derniers jusqu’à nos jours, une multitude d’artistes utilisent cette technique. Picasso, Matisse, Max Ernst, Rauschenberg, Marcel Mariën, Thierry Renard, Jiri Kolàr -théoricien du collage- excellent dans cette pratique en développant des techniques singulières.
En se détournant des modèles de construction disponibles, le colleur ou le monteur agit dans l’hérésie, s’assimilant à l’inventeur, qui, dans ses manipulations, en marge de toute démarche péremptoire, fait apparaître l’inopiné. Ces créateurs sont à l’origine d’accouplements, de heurts, d’ hybrides qui saisissent brusquement notre rationalité. Ils nous font partager l’ivresse et le vertige d’« aventureux voyages », selon l’expression de Walter Benjamin. L’expérience esthétique prend sens dans l’écart et le décalage. Elle nous précipite dans les arcanes d’une métamorphose déconcertante. Le collage comme moyen ou comme fin, imprègne l’ensemble de la création plastique contemporaine, mais aussi des champs aussi étendus que ceux de la musique, de la poésie, de la littérature ou du cinéma d’auteur (Peter Greenaway). Il est la nature même de l’invention, de la surprise. Moteur de l’irrationnel, caractéristique essentielle du rêve, infinité étourdissante de ses possibilités, substance de l’étonnement, il peut être désopilant lorsqu’il télescope des éléments opposés ou décalés ; grinçant, contre nature, pittoresque, poétique, subversif, surréaliste, gageons que le collage restera une pratique formelle et, au delà, un mode de création, un hommage à la subjectivité.
Le collagiste travaille dans un laboratoire, en composant, décomposant, juxtaposant à l’infini les matériaux collectés qui lui sont propres. L’artiste puise et sélectionne au cœur de la réalité un ensemble de morceaux hétéroclites. Son action relève de la chirurgie, il prélève, découpe, mixte, assemble… Parfois, le hasard de la trouvaille ou l’accidentel accompagnent favorablement sa recherche. Ces fragments du réel, arrachés à leur univers habituel, sont insérés, sans toujours perdre leurs propriétés originelles et leur mémoire, au sein d’une nouvelle structure, et ainsi re-contextualisés.
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