l'Atelier Zeuxis présente :

David Bacher

David Bacher
David Bacher, Paris/NYC, Edition Lammerhuber, 2020

J’ai commencé à photographier dans les rues de Paris dès mon arrivée en 2004. J’étais stagiaire à l’agence VII Photo et passais beaucoup de temps à regarder et à archiver des photos de guerre assez dures et d’injustices sociales. Sortir à pied dans les rues du beau Paris avec mon appareil photo était un bon moyen de déplacer mes pensées vers quelque chose de plus positif.

 

J’ai beaucoup aimé être un « flâneur », terme souvent utilisé par Charles Baudelaire. Pour moi, c’était comme une sorte de méditation, sans aucune destination programmée. Le plaisir est venu de la spontanéité, d’être surpris par des moments magiques qui peuvent être cachés à n’importe quel coin de rue. J’étais intrigué par la vie dans les rues de ma nouvelle ville, Paris.

 

En 2008, je suis allé à New York et j’ai participé à un atelier photo organisé par l’agence Magnum. Le titre était « trouver votre propre vision ». Essentiellement, il n’y avait pas d’affectation prédéterminée. Nous étions libres de découvrir NYC et de la photographier à notre guise. Ayant vécu en Europe depuis 2000, prendre des photos à New York était comme redécouvrir mon pays d’origine. J’avais été habitué aux images, aux sons et aux gens de Paris. À New York, je me suis retrouvé à explorer les quartiers périphériques de New York, notamment Brooklyn, le Queens et le Bronx. Comme nous le savons tous, NYC est LE ‘melting pot’ et photographier ce mélange était revigorant. J’étais dans «a New York state of mind» comme le chante Billy Joel. Il est l’un de mes artistes préférés et incarne pour moi l’identité de la ville de New York.

 

Après l’atelier et de retour à Paris, j’ai commencé à assembler mes photos de Paris et de New York. J’ai remarqué des similitudes en termes de compositions, de couleurs et de contenu. J’ai aussi vu des juxtapositions. J’ai décidé qu’il pourrait être intéressant de publier un livre. C’est par hasard que j’ai rencontré l’écrivaine, artiste et historienne de l’art Carole Naggar. Je lui ai présenté mon portfolio et elle a accepté d’écrire la préface de ‘Paris/NYC’ qui a été publiée par Lammerhuber Editions en 2019. Carole a compris mes photos qu’elle a comparées à Henri-Cartier Bresson et Elliot Erwitt, ainsi qu’à des photographes américains qui avaient fui le Maccarthysme et sont arrivés à Paris. Parmi eux sont William Klein et Louis Stettner. Elle a remarqué que mes images touchent à des problèmes sociaux plutôt que de les jeter à la face du spectateur. Elles font allusion à la mondialisation car il n’est souvent pas clair si une photo a été prise à Paris ou à New York. Elles sont une utilisation ludique de la couleur et de la forme.

 

Dans cette galerie se trouve une petite sélection d’images de mon livre « Paris/NYC ». Le livre est disponible dans les libraires de toute la France ainsi qu’en ligne sur des sites comme la FNAC.  Il est aussi disponible dans la bibliothèque des Beaux-Arts à Nantes.

Galerie

Pour nous David Bacher dévoile les raisons qui l’on amené à réaliser ce cliché. C’est intéressant, cependant pour les clichés suivant ce sera à l’observateur, comme il se doit, de donner sens à l’oeuvre.

David Bacher

Un soir, j’ai décidé de visiter l’esplanade du Trocadéro. La tour Eiffel était illuminée en bleu et décorée des étoiles de l’Union européenne symbolisant la France en tant que présidente du conseil de l’Union européenne. J’ai commencé à prendre des photos car je trouvais intéressant de voir la tour décorée de cette manière symbolique. 

En me déplaçant sur l’esplanade, je suis tombé sur un homme vendant des tours Eiffel illuminées miniatures aux touristes. Pour moi, avoir l’homme au premier plan a ajouté une autre couche de complexité dans la forme et le sens de l’image. Pourquoi cet homme vendait-il illégalement des cadeaux aux touristes dans un espace public? D’où est-ce qu’il venait? 

Peut-être un immigré clandestin ? Quelle était cette relation entre son statut par rapport aux idées d’égalité défendues par l’UE ? Peut-être que d’autres questions peuvent être posées.

Retrouvez David Bacher sur son site internet David Bacher Photography

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